En 2045, dans un monde au bord du chaos, le jeune Wade Watts mène une autre vie, en plus de son existence terrestre réelle. Son double numérique évolue dans l’Oasis, plateforme artificielle sans limites. Bienvenue dans Ready Player One, film de science-fiction de Steven Spielberg, sorti en 2018. Utopie futuriste ? Ça reste à voir. Le nouveau nom de Facebook, devenu Meta, relance le sujet du métavers. Cet univers fictif, longtemps cantonné au statut d’immense terrain de jeu, élargit son champ d’action. En effet, loin d’être réservé uniquement aux concepteurs de jeux vidéo, il concerne l’ensemble des utilisateurs d’Internet. Concrètement, qu’est-ce que le métavers ? Comment envisager ce nouvel axe de développement dans nos utilisations du Web ? Focus sur une révolution informatique : le métavers, un monde virtuel 3.0.

Le métavers : décryptage

Le terme « métavers » apparaît pour la première fois en 1992 dans le livre d’anticipation de Neal Stephenson, Snow Crash (le Samouraï virtuel). Autre auteur de science-fiction, Daniel F. Galouye évoque déjà cette idée dans l’un de ses romans à la fin des années 1960. Neal Stephenson invente, lui, le mot, assemblage du mot grec « meta », qui signifie « au-delà », et de « vers », contraction du mot « univers ».

Au sein de cet espace virtuel, notre avatar, ou jumeau numérique, accède librement et en temps réel à diverses activités : se divertir, consommer, travailler, apprendre, etc. Tout devient possible et envisageable. On entre dans un monde au-delà de notre monde. À l’aide d’un casque ou de lunettes qui permettent notre immersion en tant qu’hologramme, c’est comme si on y était ! La particularité du métavers, par rapport à une vision 3D lambda, réside dans sa persistance. Il existe toujours, même en notre absence. Lors d’une visite virtuelle, un internaute pourra bénéficier d’une création laissée précédemment par un autre. La plateforme numérique parallèle adopte un espace-temps identique au nôtre. Cette pérennité a pour vocation l’expérience communautaire, l’interaction avec d’autres utilisateurs.

On pense à juste titre au film Matrix, des frères Wachowski, dont le 1er opus est sorti en 1999. La science-fiction n’est plus vraiment irréelle. Elle se met à notre portée. On la touche du doigt. Trop beau pour être vrai ! Pourtant, cette technologie interactive, accessible à tous, est déjà la réalité vécue par d’innombrables fans.

Le cyberespace à la conquête d’Internet

Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook et visionnaire incontestable, a bien compris que le métavers est la niche à exploiter. La notion en vogue devient même son cheval de Troie. Dès 2021, son entreprise prévoit de dépenser 10 milliards de dollars pour transformer son réseau social en un lieu communautaire virtuel. Toujours dans ce but, il projette de recruter 10 000 collaborateurs rien qu’en Europe. Les utilisateurs du canal interconnecté pourront y partager leurs expériences en 3D et en temps réel, tout en étant dans des espaces virtuels communs. Le 28 octobre 2021, afin de préparer la conversion, il change le nom de son entreprise florissante en Meta Platforms (Meta en abrégé).

Le métavers est largement mis en valeur dans l’industrie des jeux vidéo. Les casques de réalité virtuelle nous plongent dans des images 3D, nous immergent dans nos jeux préférés. Dès le début des années 2000, l’univers ludique artificiel et gratuit Second Life rassemble près de 30 millions d’utilisateurs. Le logiciel permet d’évoluer dans un monde numérique et de rencontrer d’autres joueurs sous forme d’avatars. Deux décennies plus tard, Fortnite, Roblox, ou Minecraft, trois géants des plateformes de jeux vidéo, rivalisent dans leurs propositions d’immersions virtuelles 3.0 :

  • concerts en ligne organisés par Fortnite et le rappeur Travis Scott entre le 23 et le 25 avril 2020 (27,7 millions de participants en direct) ;
  • exposition virtuelle grâce à un partenariat entre Roblox et Gucci en mai 2021 ;
  • création de mondes artificiels dans Minecraft dans lesquels se rencontrent les avatars des gamers.

Le monde virtuel 3.0 au cœur de l’expérience utilisateur

Le métavers fonde sa réussite sur la qualité de ce que vit l’internaute dans les environnements numériques, autrement appelée « expérience utilisateur » ou « UX ». La pandémie de Covid-19 a démontré l’importance de l’adaptation individuelle à ce concept. En travaillant confinés à domicile, nous avons pratiqué les réunions en visioconférence, prouvant la possibilité de continuer les collaborations malgré la distanciation physique. D’autre part, en matière de consommation, 61 % des acheteurs mondiaux préfèrent les achats en ligne plutôt qu’en magasin.

Dans l’ensemble des cas rencontrés au quotidien, le métavers permet d’aller encore plus loin :

  • salles de réunion et bureaux virtuels créant une pseudo-proximité entre collaborateurs ;
  • shopping via une immersion virtuelle en boutique ;
  • cryptomonnaie ou cybermonnaie, monnaie numérique dédiée ;
  • voyages en ligne ;
  • expositions d’œuvres d’art à distance ;
  • séances de cinéma depuis son canapé ;
  • visites immobilières en réalité virtuelle.

La liste n’est pas exhaustive, car aucune limite n’existe à ce futur à inventer.

Ces mondes abstraits possèdent un public de prédilection. En effet, les plus jeunes affectionnent les univers virtuels et les prennent en main avec facilité. Retenons en exemple la génération Z, née au début des années 2000, qui a grandi avec Internet. Son immersion dans ces espaces parallèles se fait de façon naturelle. Mais les développeurs du concept phare préparent des métavers accessibles à tous les âges, bien que certains réflexes informatiques apparaissent moins innés pour les seniors. Ces derniers affectionnent le vécu bien réel, autant par habitude que par manque de connaissance et de pratique du Web. Au-delà d’une vision consumériste adaptable à tous, la réalité virtuelle laisse aussi entrevoir des avantages inattendus sur la santé. Jeremy Bailenson, professeur de communication et directeur fondateur du SVHIL (Stanford Virtual Human Interaction Lab), l’a constaté au travers de ses recherches. Depuis 2003, il démontre les bienfaits des expériences immersives sur les personnes âgées. La liste des bénéfices est prometteuse : amélioration du bien-être et de l’empathie, réduction du sentiment d’isolement, lutte contre la phobie sociale. De quoi être rassuré sur les moyens qui seront mis en œuvre pour que quiconque puisse accéder aux métavers.

Envie d’en savoir plus ? Retrouvez les études sur les bénéfices de la réalité virtuelle.

L’intégration des univers numériques en stratégie digitale

Tous les professionnels d’Internet s’accordent à le dire : le passage au métavers sera, d’une façon ou d’une autre, une nécessité pour toutes les marques. Le marketing digital n’est pas en reste. Le terme « métavers » a subi une hausse significative des recherches fin 2021, intérêt accru lié sans aucune équivoque à l’actualité de Facebook. Mot-clé tendance et viral, il booste le référencement naturel (SEO) et améliore votre visibilité en ligne. Communiquer sur ce concept devient incontournable.

evolution de la recherche du mot metavers sur Google

Crédits photo : Marie Gaborieau via Google Trends.

Par ailleurs, les algorithmes Google améliorent sans cesse le mode de recherche. Les images et les vidéos, tout autant que le texte, génèrent du trafic. Youtube, Snapchat, Instagram : tous ont compris que la stratégie pour rester à niveau passe par le visuel. Ceux-là mêmes réfléchissent à la méthode à adopter pour intégrer, par extension de leur approche graphique, une dimension évolutive en 3D. L’ensemble des médias intègrent le sujet visionnaire, le prennent à bras-le-corps, surfant sur une tendance qui fait briller bien des regards. Selon Cathy Hackl, conférencière et auteure américaine spécialiste de la réalité augmentée :

« Les marques devront repenser leurs récits en trois dimensions et les spécialistes du marketing devront adopter les technologies émergentes plus rapidement. Dans le métavers, tout le monde est un constructeur de monde, y compris les marques. »

Le métavers attire les clients, veut simplifier les échanges et réveiller les réseaux sociaux. Nouvel axe à la mode pour propulser votre activité, cette réplique du monde physique tel qu’on le connaît s’ajoute à la liste des pistes d’améliorations pour augmenter ses ventes sur Internet.

Bienvenue dans un nouveau monde 3.0. En tête des concepts à suivre fin 2021, le métavers n’a pas fini sa course folle vers un futur 100 % en réalité augmentée. Ne manquez pas le coche ! Afin d’être opérationnel et d’aborder cette transition en douceur, instaurez une veille régulière autour de cette notion innovante. Chacun peut se faire sa place dans cet espace parallèle et y intégrer sa stratégie marketing, même de façon partielle. C’est même là tout l’intérêt. Internet tel que nous le connaissons n’est pas près de s’éteindre au profit d’un univers intégralement en 3D. Le métavers y ajoute seulement une branche nouvelle. L’atout-clé réside dans l’anticipation. Alors soyez prêt. La science-fiction, c’est pour demain !

Marie Gaborieau, pour La Rédac du Web.
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW.

Sources :

https://www.searchenginejournal.com/marketing-in-the-metaverse/416813/#close
https://www.usine-digitale.fr/article/metavers-de-quoi-parle-t-on.N1152967
https://information.tv5monde.com/info/que-sont-les-metavers-la-nouvelle-experience-web-de-facebook-428936

 

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