Porté par l’accélération de la digitalisation des entreprises, le secteur du numérique est devenu l’un des piliers de l’économie française. Il représente aujourd’hui un marché de 60,3 milliards d’euros* et enregistre des taux de croissance records : 6,8 % en 2021 et 7,1 % prévu pour 2022. Dans un tel contexte, rien d’étonnant à ce que les métiers du web, encore méconnus il y a quelques années, aient progressivement émergé sur la scène des carrières à fort potentiel. Ils offrent aux jeunes en quête de leur premier emploi comme aux candidats à la reconversion professionnelle, de belles opportunités. Mais réussir dans les métiers du web ne s’improvise pas. Voici quelques clés pour y parvenir.
1. Évaluez l’adéquation des métiers numériques à votre personnalité
Réussir dans les métiers du web suppose d’en connaître et d’en accepter toutes les facettes.
Certaines d’entre elles sont bien connues et suscitent à la fois motivation et enthousiasme, telles que :
- l’attractivité des salaires ;
- la quasi-garantie de trouver un emploi (la demande de professionnels du web est pléthorique) ;
- la variété des employeurs potentiels : entreprises de tous secteurs et de toutes tailles, cabinets de conseil, web agencies, etc. ;
- la flexibilité et la souplesse des cadres de travail proposés : à distance, en mode nomade, en freelance ;
- l’ouverture à une grande variété de profils ;
- les perspectives d’évolution rapide : possibilités de monter en compétence sur le management ou la gestion de projet, par exemple ;
- la diversité des fonctions à exercer et des missions à réaliser.
Cependant, d’autres particularités sont également à intégrer lorsque l’on s’engage dans cette voie.
- La nécessité de devoir remettre constamment en question ses connaissances et son environnement peut créer, à terme, un certain climat d’insécurité. Ce sont des métiers où le risque de se sentir dépassé est réel. Disposer, à la base, d’une excellente confiance en soi est donc primordial.
- L’activité est, par nature, très sédentaire : passer 7 à 8 heures par jour (parfois bien davantage) les yeux rivés à son écran peut s’avérer pénible, voire dommageable sur le plan physique. Dès lors, il faut savoir bien aménager son espace de travail et s’imposer quelques règles d’hygiène de vie strictes (activité physique régulière, pauses toutes les 2 h, etc.).
- Tous ces métiers requièrent une bonne tolérance au stress. Il faut être capable de travailler sous pression, dans des timings souvent serrés, tout en composant avec des donneurs d’ordres internes ou externes quelquefois incapables de comprendre les enjeux et les contraintes.
- Si le secteur semble, en effet, épargné par la crise, il n’en reste pas moins qu’à terme, certains métiers pourraient être surpassés par l’intelligence artificielle et dès lors, être amenés à disparaître. D’où l’importance d’anticiper en permanence les évolutions.
2. Identifiez l’activité du web la plus pertinente pour vous
L’accélération de la transition numérique des entreprises a fait exploser la demande de profils IT et digitaux. Selon la note de conjoncture de NUMEUM (organisation professionnelle de l’écosystème numérique en France), les recrutements sont en hausse pour toutes les activités du numérique.
Les métiers concernés sont multiples et en perpétuelle évolution. Il n’est donc pas toujours facile d’identifier celui qui correspond le mieux à son identité et aux besoins du marché. Ceux-ci s’articulent essentiellement autour de 5 grandes familles d’activités.
Les principales catégories de métiers digitaux
Familles de métiers
(% des opportunités) |
Missions | Exemples de postes | Salaires * | Qualités requises |
Développeurs
(35 %) |
Création de logiciels, d’applications et de sites internet sur mesure | Développeur front end, back end ou Intégrateur Web, Développeur full stack, DevOps, Product Manager, etc. | 45 000 € – 75 000 € | Bon esprit d’analyse et de logique
Affinités particulières avec l’informatique |
Experts de la Data
(18 %) |
Collecte et analyse de données
Création et administration de base de données |
Data Analyst, Data Engineer, Data Scientist, etc. | 46 000 – 75 000 € | Expertise en maths, stats, bases de données, langage informatique, etc. |
Spécialistes du Cloud
(12 %) |
Gestion, stockage et virtualisation des données | Ingénieur Cloud, architecte Cloud, CloudOps, etc. | 42 000 € – 60 000 € | Maîtrise des outils de virtualisation, des logiciels d’infrastructure et des solutions Cloud du marché
Curiosité d’esprit, autonomie |
Professionnels du Marketing digital et du référencement
(5 %) |
Renforcement du positionnement des sites Accroissement de l’audience des sites
Amélioration de l’expérience utilisateur. |
Growth Manager, Responsable SEO, Content Manager, Community Manager, Traffic manager, UX/UI Designer, etc. | 45 000 € – 85 000 € | Bonne culture technique et artistique
Esprit commercial Créativité et polyvalence Bonnes capacités d’expression orales et écrites |
Experts de la sécurité
(5 %) |
Sécurisation les données
Lutte contre le piratage informatique |
Architecte, Ingénieur Cybersécurité, etc. | 40 000 € – 90 000 € | Intérêt pour les problèmes de sécurité
Connaissance approfondie des systèmes de sécurité informatiques |
* Les fourchettes de salaires sont données à titre indicatif. Il existe de grandes disparités entre les régions, les métiers, les types d’entreprises, les profils, etc. (sources : Hellowork).
Pour un panorama complet : n’hésitez pas à consulter les fiches métiers de l’Étudiant et de Studyrama ainsi que notre article sur les métiers du marketing digital.
3. Trouvez la bonne formation avant d’intégrer la filière digitale
Le secteur digital enregistre des évolutions si rapides que toute formation tend à vite devenir obsolète. Les connaissances doivent être en permanence acquises ou actualisées sur le terrain. C’est donc encore un domaine où les autodidactes et les parcours atypiques conservent toutes leurs chances.
Néanmoins, l’obtention d’un diplôme reconnu renforce l’intérêt des recruteurs. Parallèlement, il permet de booster le salaire proposé (jusqu’à 57 % de différence entre un bac+5 et un bac+2).
Ces dernières années, des dizaines d’écoles ont ouvert leurs portes et/ou créé des formations pour répondre aux besoins du marché. Plusieurs options sont ainsi envisageables, en fonction du métier visé, de la durée des études et du profil du candidat…
- Les grandes écoles de management (HEC, ESSEC, EDHEC, etc.) ou d’ingénieurs (École Polytechnique, Centrale, etc.) proposent toutes des spécialisations orientées vers le numérique.
- Les universités offrent, quant à elles, des formations en 3 ou 4 ans. Exemples : BUT (Bachelor Universitaire de Technologie) Métiers du Multimédia et de l’Internet (MMI) ou Master numérique.
- Les BTS en information/communication et BTS en système numérique notamment peuvent fournir un diplôme apprécié en 2 ans.
- Il est aussi possible d’intégrer, dès le bac en poche et pour 3 à 5 ans, l’une des nombreuses écoles du web. Exemple : Institut de l’Internet et du Multimédia (IMM), École des Hautes Études des Technologies de l’Information et de la Communication (HETIC), etc.
- Certaines formations peuvent être suivies même sans le bac. Lancée en 2015, la Grande École du Numérique (GEN) constitue un réseau de 300 parcours d’apprentissage courts.
- Enfin, pour les personnes en reconversion, de nombreux organismes proposent aujourd’hui des cursus spécialisés, réalisables en moins d’un an et selon un calendrier souple. C’est le cas de Formation Rédaction Web, par exemple, qui conduit au métier de Rédacteur Web SEO. La plupart de ces formations peuvent être effectuées en « digital learning » et sont éligibles aux dispositifs d’aide mis en place par l’État tel que le CPF.
4. Développez et valorisez vos « soft skills » pour réussir dans les métiers du web
Aujourd’hui, afficher un profil d’excellent technicien ne suffit pas ou plus. Si la maîtrise des « hard skills » (compétences techniques) reste fondamentale, d’autres aptitudes, comportementales ou relationnelles (les « soft skills »), attirent aujourd’hui l’attention des recruteurs.
Certes, ce phénomène concerne pratiquement tous les secteurs d’activités. Néanmoins, les métiers du web agrègent, pour leur part, un certain nombre de spécificités telles que :
- un positionnement au coeur de toutes les problématiques de l’entreprise ;
- des innovations incessantes ;
- la recherche constante de l’optimisation de l’expérience utilisateur (UX) et de la satisfaction des besoins du client final, etc.
Dans ce contexte, la mise en valeur de certaines compétences interpersonnelles est devenue essentielle pour garantir la bonne intégration des postulants aux métiers du web et leur évolution ambitieuse. Il s’agit notamment de…
- L’agilité : s’adapter à tout type de situation, d’interlocuteur.
- L’empathie : savoir se mettre à la place des cibles pour lesquelles on travaille, pour mieux percevoir leurs besoins et attentes.
- L’aptitude à communiquer : faire comprendre au plus grand nombre les méthodes, les contraintes et les enjeux.
- L’esprit d’équipe ou d’entraide : travailler en harmonie avec les autres ; faire preuve d’altruisme et de solidarité en vue d’atteindre des objectifs communs.
- La créativité : proposer des solutions efficientes et adaptées.
- La rigueur et l’organisation : respecter les délais, appliquer méticuleusement les méthodologies, etc.
Bon à savoir : une nouvelle catégorie de critères joue un rôle de plus en plus marqué dans les processus de recrutement : les « Mad Skills ». Ceux-ci correspondent aux traits de personnalité originaux, issus d’une pratique associative ou sportive, comme par exemple : le goût du challenge, le dépassement de soi, la persévérance, etc.
Réussir dans les métiers du web exige une bonne connaissance de leur périmètre et de leur ADN, une formation solide ainsi que d’authentiques qualités humaines. Malgré les défis à relever lorsque l’on choisit de s’engager dans cette branche, cette expérience mérite d’être vécue, eu égard aux belles perspectives qu’elle ouvre. Tenter l’aventure du numérique peut s’avérer un pari gagnant sur l’avenir ainsi qu’un réel facteur d’épanouissement personnel.
« La seule chose que l’on est sûr de ne pas réussir est celle que l’on ne tente pas ». Paul-Emile Victor.
Sylvie Berne pour La Rédac du Web
Article rédigé lors du cursus de formation en rédaction web chez FRW
Article relu par Carine, tuteur de formation chez LRW
Sources :